sensation d'euphorie et de légère pendant la course à pied

Qu’est-ce que l’euphorie du coureur et comment l’atteindre ?

Vous est-il déjà arrivé d’observer avec étonnement un coureur à pied exténué s’écrouler en franchissant la ligne d’arrivée ? Qu’est-ce qui pousse certains sportifs à rechercher à ce point la douleur ? Une sensation d’ivresse et de plaisir intense connue sous le nom d’euphorie du coureur joue sans doute un rôle dans ce mystère. La recherche avance des éléments de réponse intéressants qui semblent coïncider avec ce que décrivent les athlètes. Alors, comment ce traduit ce fameux « runner’s high » bien connu des amateurs de running ? Le phénomène s’explique-t’il scientifiquement ? Et surtout, comme atteindre cette fameuse sensation tant recherchée ?

Qu’entend-t-on par «runner’s high» ?

endorphines qui se libèrent dans le cerveau

Ce terme anglais est la manière la plus connue pour parler de ce phénomène. On le traduit généralement en français par « euphorie du coureur ». L’expression anglaise serait née dans les années 1970 aux États-Unis, période à laquelle la course à pied connaît un essor remarquable. Le biologiste David Raichlen définit le terme comme une série de changements de l’état physiologique qui se produit avec l’exercice physique. D’un point de vue subjectif, les amateurs de sport qui connaissent le phénomène décrivent un sentiment général de bien-être, parfois proche de l’ivresse. Les chercheurs observent quant à eux des modifications mesurables de la chimie du corps.

D’où vient cette euphorie du coureur ?

Les endorphines à l’origine du runner’s high ?

Les endorphines sont des substances chimiques produites naturellement par notre corps lors d’un effort physique avant d’être libérées dans le cerveau. Elles imitent les effets des opioïdes, mais de manière beaucoup plus douce et surtout totalement naturelle. Des études montrent que le corps libère ces éléments afin de diminuer la perception de la douleur. Cependant, les endorphines ne sont pas censées traverser la barrière hémato-encéphalique, il est donc difficile d’expliquer la sensation de bonheur qui l’accompagne. C’est cette observation qui a fait dire à des chercheurs comme Stéphanie Fulton que les endorphines n’étaient pas les seules à l’œuvre dans ce sentiment de bonheur.

Le rôle des endocannabinoïdes

image floue d'un coureur
schéma représentant l'endorphine

En regardant de plus près l’ensemble de ces substances libérées dans le cerveau, des choses intéressantes ont été découvertes. On a en effet décelé une autre série de substances lipidiques appelées endocannabinoïdes. Naturellement présentes dans l’organisme, elles ont un effet très semblable à ceux des cannabinoïdes que l’on retrouve dans la plante de cannabis, tels que le CBD ou le THC. Contrairement aux endorphines, elles peuvent traverser la barrière hématoencéphalique et donc influencer l’humeur. Pour résumer, il est fort probable que les endorphines et le système endocannabinoïde soient à l’origine de l’euphorie du coureur, au même titre que d’autres éléments qui feront certainement l’objet de recherches ultérieures.

Exploit insolite

Tim Peake, astronaute à l’ESA puis aquanaute à la NASA, détient le record du marathon dans l’espace. Il a en effet couru l’épreuve sur un tapis de course pro à bord de l’ISS en 3h35 min. Certes, le britannique ne pesait que 70 % du poids de son corps sur Terre, mais l’exploit n’en demeure pas moins remarquable. Voici une manière d’expérimenter le runner’s high au sens littéral du terme !

Quels effets sont produits par ce phénomène ?

Pour cerner un peu mieux l’effet que produit cet état si particulier, nous devons nous appuyer sur les témoignages de sportifs coutumiers de cette expérience. La plupart des coureurs évoquent une sensation de détente et de liberté, ainsi qu’un regain d’énergie. Beaucoup de coureurs découvrent cette expérience à l’arrivée de leur premier marathon. Par ailleurs, il est reconnu scientifiquement que les endocannabinoïdes ont un effet subtil sur le cerveau. Il est ainsi assez inexact de parler d’ivresse ou de drogue, l’expérience ressemblant davantage à une « douce élévation ». C’est d’ailleurs pourquoi certains témoignages font la comparaison avec la méditation.

logo vidéo

Le running comme quête spirituelle ?

« Ils ne voulaient pas croire que quelqu’un puisse être assez bête pour courir autant sans raison. J’avais juste envie de courir. » (Forrest Gump, 1994)

Comment atteindre cet état de bien-être ?

C’est une question épineuse puisque cela varie grandement d’une personne à l’autre. C’est en pratiquant la course de manière prolongée et assez intense que vous aurez le plus de chance d’atteindre cette fameuse euphorie. Des études montrent cependant que certaines personnes sont davantage en mesure que d’autres de produire ce runner’s high. Par ailleurs, le running n’est pas le seul sport à provoquer cette ivresse caractéristique. D’autres activités aérobies comme le vélo ou la natation peuvent également y conduire. Autre fait intéressant : le phénomène existe visiblement aussi chez certains animaux. Une étude a montré que les chiens, après 30 minutes de course, avaient un niveau élevé d’endocannabinoïdes dans leur organisme. Une autre étude similaire a été menée avec des souris pour un résultat similaire. D’autres animaux comme les furets ne semblent en revanche pas produire cette réaction.

état de bien-être pendant une séance de running
jeune femme exprimant la sérénité

L’apparition de ce sentiment d’apaisement est donc assez aléatoire, mais pour mettre toutes les chances de votre côté vous pouvez par exemple :

  •  Prévoir une séance d’une heure sans pause.
  • Mettre de l’intensité dans votre entraînement. Un rythme régulier serait plus propice à générer cette fameuse endorphine.
  • Écouter de la musique pendant l’effort pourrait également être favorable.
  • L’euphorie du coureur peut éventuellement apparaître lors d’un entraînement moins long. Dans ce cas, de courts intervalles de sprint sont généralement recommandés.
  • Vous devez rechercher un équilibre dans l’effort. Le corps doit d’être assez sollicité mais pas trop non plus pour être en mesure de libérer ces fameuses substances chimiques.

Le runner’s high a-t-il un impact sur la santé ?

Une chose est sûre, ce processus naturel produit par votre corps ne comporte aucun danger ni effet néfaste. Il n’est pas non plus prouvé que cela soit bénéfique pour la santé. Toutefois, une dose de bonheur et de bien-être est toujours bonne à prendre. De plus, cela peut donner un goût immodéré pour la course à pied qui, elle, comporte d’immenses bienfaits pour le corps. Alors faites l’expérience par vous-même, partez en quête de cette « douce élévation » par l’exercice physique. Il ne pourra en ressortir que du positif pour votre santé.

logo homme qui court

Ce n’est donc pas seulement le grand air et l’activité en extérieur qui procurent le plaisir incomparable d’un entraînement de running, mais également l’exercice physique en lui-même. En cherchant à soulager la douleur et apaiser l’esprit pendant un effort soutenu, l’organisme libère des endorphines et des endocanaboïdes, capables de procurer une intense sensation de bonheur. La course sur tapis par exemple, se prête particulièrement bien à ce genre d’expérience. Parcourez notre rubrique blog pour découvrir l’univers du tapis de course ainsi que tous ses bienfaits !

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